Le serpent, instrument de musique ancien

 
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Concert à Megève le 14 aout 2008

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Critique de l'album le serpent imaginaire par Frédéric Munoz pour RESMUSICA,

Décrit dans plusieurs traités anciens, le serpent retrouve peu à peu ses lettres de noblesse. La pochette du présent enregistrement nous montre une gravure tirée de l’Harmonie universelle, encyclopédie musicale du Père Marin Mersenne, éditée chez Balard en 1636. On y voit cet instrument étrange, dont à la fois on se demande quelles sonorités il pouvait bien posséder, et ensuite, quel en était son usage ? Les textes anciens nous renseignent assez bien là-dessus : décrit comme un instrument idéal pour soutenir les voix pour l’office divin, les rendre justes sans les dominer, en rendant les sons égaux. On trouve même des méthodes de serpent, c’est dire l’intérêt qu’il suscita alors, dès la fin du XVI° siècle. De nos jours, il est réapparu voici quelques années dans quelques productions discographiques, soutenant les versets chantés dans les messes françaises baroques pour l’orgue.

Ici, le serpent est présenté dans un contexte un peu différent, d’où le titre de l’album « le serpent imaginaire » où les interprètes ont souhaité le mélanger, à la voix certes, mais aussi à l’orgue et au cornet à bouquin. Il s’agit donc d’adaptations, nouvellement imaginées pour cet instrument rare, mais réalisées de main de maitre. Les auteurs sont choisis dans cette période faste et féconde du début du XVII° siècle, où les plus beaux livres d’orgues furent écrits, par toute l’Europe. Malgré sa forme et ses dimensions, le serpent est un instrument très doux, magnifiquement abordé ici par Volny Hostiou, véritable virtuose, éblouissant de maitrise. A côté de cela, François Menissier a choisi un orgue complètement adapté à un tel programme. En Normandie se trouve dans un splendide buffet de la fin du XVI° siècle, un orgue reconstruit à neuf par Pascal Quoirin en 2001, suivant les principes de la facture d’orgue en France et dans les Flandres, à la fin de la Renaissance. Aucun compromis, ce qui amène à un orgue vif, doté d’un tempérament mésotonique intégral à 8 tierces pures par octave, avec une composition habituelle pour un instrument de cette période. A ce duo de choc se joignent en fonction des circonstances le cornet à bouquin d’Eva Godard, et le baryton Thomas van Essen, eux-mêmes membres de l’ensemble « les meslanges ». Le programme tourne donc autour de l’Espagne avec Ortiz et Correa de Arauxo, l’Angleterre avec Byrd, l’Italie avec Frescobaldi, l’Allemagne avec Boeddecker, et enfin la France avec Titelouze et Louis Couperin, programme baroque Européen dans toute sa splendeur !

Arrêtons-nous quelques instants sur celui qui fut l’un des plus grands : Jehan Titelouze, et son hymne Veni Creator. Cette œuvre, fruit du génie d’un esprit supérieur, rassemble en harmonie, les protagonistes de ce disque. Le ton est donné par l’incipit clamé par Thomas van Essen, dans une élocution lente, solide et éclatante, à laquelle succède le plein jeu de l’orgue et son anche en taille qui chante la mélodie de l’hymne en cantus firmus : c’est saisissant ! La suite nous fait entendre le chant doublé par le serpent, puis le cornet à bouquin en dialogue avec l’orgue, en alternance, jusqu’au dernier verset héroïquement entonné sur la trompette timbrée de l’orgue : un grand moment dans ce disque, soutenu de bout en bout par l’interprétation inspirée de François Menissier.

Cet album nous réserve, on le comprend, à la fois de nombreuses surprises, mais aussi et surtout, des joies musicales très intenses. Le pari semblait osé, il est parfaitement réussi, grâce à la prestation de tous les musiciens et de leurs instruments précieux, d’un style de grande classe, au sommet de leur art.



Historic brass society cd reviews by Jeffrey Nussbaum

Volny Hostiou, Le Serpent Imaginaire, Hybrid Music (H1827), Recorded 23-29 July, 2011.

With Fançois Ménissier, organ; Eva Godard, cornetti; Thomas van Essen, baryton

With this solo recording, Volny Hostiou joins the ranks a small band of word-class serpentists active today. He is not only a great virtuoso on his instrument, but a noted scholar as well. While little specific solo repertoire exists, Hostiou has created an interesting program based on our knowledge of the traditional role of the serpent and serpentists ability to be great improvisers. So this CD program consists of an “imaginary solo repertoire” for bass and tenor serpents from the Renaissance to the mid-seventeenth Century. As Hostiou explains in his excellent CD notes, “the serpents plays, in turn, the role of singer, voices of keyboard pieces.”
Volny Hostiou plays on a copy of an original anonymous serpent housed in the Musée de la Musique in Paris (E.2204) made by Wetterberger. He is joined by the spectacular organist, François Ménissier playing on a Renaissance style instrument, cornettist Eva Godard (playing instruments by John McCann and Serge Delmas) and Thomas van Essen on baryton. There are 23 cuts on this recording and most are arrangements. Of course, most impressive is Hostiou’s brilliant virtuosic playing on the florid division lines on works such as the recercadas by Diego Ortiz (1510-1570), pieces by Francisco Correade Arauxo (1583-1654), trio Fantasies by Eustache Du Caurroy (1549-1609), a lovely Frescobaldi ricercar, and Giovanni Bassano’s Ancor che col partire. Of particular note was Hostiou’s virtuosity on Sonata sopra la Monica by Ph. Friedrich Boeddecker (1607-1683). He plays these works with the fluidity and grace more commonly associated with the cornetto. Eva Godard has a number of moments to shine and shine she does, displaying a beautiful dark tone and florid, light articulations on works by Francisco Correa de Arauxo and Eustache Du Caurroy.
Virtuosity in the flashy fast note aspect of the term is not all that is on display on this recording. True to an important aspect of the serpent and cornett tradition is that of supporting the vocal line doubling or playing a cantus firmus. Both Godard and Hostiou  play these supportive lines with great sensitivity on works by Louis Couperin (1626-1661), Jehan Titelouze (1563-1633) and Carrea de Arauxo. At times the serpent creates a haunting tonal color that, while blending beautifully with the ensemble, sounds like an additional organ stop. The performers are true virtuosos and sensitive musicians. This is a must have CD for anyone interested in Renaissance music or listeners who want to hear the serpent at its finest.

-- Jeffrey Nussbaum



L'éducation musicale, mois de mars 2012, critique des disques par Edith Weber.

Le Serpent imaginaire, 1550-1650.  Hybrid’Music (www.hybridmusic.com) : H1827.  TT : 60’24.

V. Hostiou, à la fois grand spécialiste de l’histoire et de la facture du serpent et remarquable interprète, possédant un serpent Wetterberger (2010), copie d’après le serpent français anonyme E.2204 (Paris, Musée de la musique), a conçu un programme cosmopolite, faisant aussi appel à la virtuosité, par exemple avec des diminutions alors que, primitivement, le serpent était, et encore au début du XXe siècle, destiné à accompagner le chant des fidèles dans des églises dépourvues d’orgue.  Avec le concours de Fr. Ménissier (orgue Renaissance de Mont-Saint-Aignan), E. Godard (cornets) et Th. Van Essen (baryton), il propose 21 pièces brèves sur des formes en usage au XVIe siècle (ricercar, tiento, toccata…) et également des pages plus longues : l’Hymnus Veni Creator mentes tuorum visita de Jehan Titelouze (orgue et plain-chant), 3 versions du Pange lingua et une Fantaisie de Louis Couperin… Cette réalisation est un modèle du genre, tant par l’interprétation minutieuse, que par le livret présentant le serpent, la composition de l’orgue et les interprètes, ou encore par l’originalité du propos consistant en une « exploration imaginaire des répertoires solistes pour instruments de basse ou ténor, de la Renaissance au milieu du XVIIe siècle. Le serpent réalise tour à tour de virtuoses diminutions, se fait chanteur pour un cantus firmus, ou s’insinue parmi les jeux de l’orgue pour telle ou telle voix du contrepoint. »  Contrat rempli à travers des œuvres espagnoles, italiennes, anglaises et françaises fort attachantes, et même celle d’un musicien alsacien à découvrir : Ph. Fr. Boeddecker (né à Haguenau en 1607).  Les fins connaisseurs apprécieront à sa juste valeur cette curiosité musicale et organologique.



Concert du 16 octobre 2010 à Chavagnes en Paillers







Concert du 4 sept 2010 à Utrecht, festival de Musique Ancienne, Les Passions, dir. JM Andrieu



Site internet  Concerts classiques
lien : http://www.concertclassic.com/journal/articles/actualite_20100904_3318.asp
04 Septembre 2010 - Compte-rendu : Les Passions et Jean-Marc Andrieu au 29e Festival de Musique ancienne d’Utrecht
Alain Cochard


Louis Quatorze : sur l’une des magnifique photos conçues par Marco Borggreve qui sert d’affiche au festival, le ton est donné. La musique française est reine à Utrecht cette année pour la première programmation dont Xavier Vandamme, directeur en fonctions depuis seulement deux ans, peut revendiquer l’entière paternité. Avec près de 120 concerts en l’espace de dix jours : le Festival Oude Muziek Utrecht n’est rien moins que le plus important festival de musique ancienne au monde. Si les musiciens du règne du Roi Soleil figurent au cœur du programme, celui-ci couvre en vérité un période plus large, de Louis XIII à Louis XVI et fait appel à une large palette d’interprètes français et étrangers. Les Talens Lyriques, Le Concert Spirituel, L’Ensemble Jacques Moderne, Céline Frisch ou d’autres formations et interprètes hexagonaux très actifs chez nous sont évidemment invités. Mais Utrecht n’a pas oublié non plus de faire honneur à Blandine Verlet, un «grande dame » du clavecin dont la présence comptait beaucoup pour Xavier Vandamme. Face à une telle marque de reconnaissance, les commentaires désobligeants que l’on découvre parfois chez nous à propos de cette immense artiste n’en paraissent que plus piteux…

Utrecht n’a pas non plus omis de faire appel à des ensembles que les scènes parisiennes snobent parfois, comme c’est le cas pour l’Ensemble Les Passions de Jean-Marc Andrieu (dont l’activité se partage avant tout entre Montauban et Toulouse). Invité pour la première fois à Utrecht, la formation dédiait un programme complet à Jean Gilles (les Lamentations et le Requiem). Un choix on ne peut plus cohérent quand on sait le travail de fond que Jean-Marc Andrieu poursuit depuis des années sur un compositeur étroitement associé à l’histoire musicale de Toulouse. Un très bel enregistrement du Requiem(1) paru il y a un peu plus d’un an en témoigne, tout comme celui constitué des Lamentations et du Motet « Diligam te Domine » sorti très récemment (2)

On ne change pas une équipe qui gagne : comme pour ses disques, Jean-Marc Andrieu a demandé à son ami et collègue Joël Suhubiette de lui « prêter » le formidable chœur de chambre Les Eléments – ce qu’il fait toujours très volontiers ! – et a repris les mêmes solistes (Anne Magouët, Vincent Lièvre-Picard et Alain Buet), à l’exception de Bruno Boterf qu’Howard Crook remplaçait pour le concert d’Utrecht.

Un concert au Domkerk à 20h durant le week-end de clôture du Festival d’Utrecht : l’honneur est grand, l’enjeu de taille et l’équipe menée par Jean-Marc Andrieu s’est toujours montrée à sa hauteur. En première partie les Lamentations pour le Mercredi Saint et le Jeudi Saint montrent combien le chef maîtrise l’écriture contrastée, changeante, très visuelle et suggestive d’une partition où, attentif aux changements d’atmosphères soudains, il manifeste un art consommé de la transition. Intense mais sans surcharge ni pathos, le propos atteint sa cible, aidé par un chœur aussi impeccable qu’investi et un quatuor vocal homogène - où l’on distinguera toutefois les émouvantes interventions du haute-contre Vincent Lièvre-Picard.

Requiem sans Dies irae, le célèbre ouvrage de Gilles est une Messe des morts d’un genre singulier, baigné d’une lumière douce, italienne, confiante. Le disque à montré à quel point Jean-Marc Andrieu a saisi la couleur spécifique d’une composition qui n’a plus de secret pour lui tant il en a consulté les nombreuses sources disponibles (le manuscrit original a disparu) et l’a donnée en concert. Une lumineuse ferveur se dégage de son interprétation, tandis que le foisonnement et fini de la partie instrumentale (mention spéciale au virtuose serpent de Volny Hostiou !) ajoutent au dynamisme de l’ensemble – et au bonheur de l’auditoire ! Domkerk plein à craquer, public d’une concentration étonnante ; lorsque les dernières notes du Post communio ont fini de résonner, le verdict ne se fait attendre : la réserve, l’apparente froideur des auditeurs disparaissent pour une standing ovation aussi immédiate que chaleureuse. L’engagement et l’humaine simplicité de Jean Marc Andrieu et de ses musiciens ont conquis les cœurs. Ils mériteraient d’être plus reconnus chez nous.

Alain Cochard

(1)1 CD Ligia Digital ( Lidi 0202196-8)
(2)1 CD Ligia Digital ( Lidi 0202212-10), dist. Harmonia Mundi

Festival de Musique ancienne d’Utrecht, Pays-Bas, Utrecht, Domkerk, 4 septembre 2010

 

 

 

Concert à Megève le 14 Aout 2008

 

 

 

 

 

 

 

 

Concert à Saint Jeures le 17 Aout 2008

 

 

 

 

 

 

 

 

Concert à Tence le 19 Aout 2008

 

 

 

 

 

 

 

 

Concert à Saint Victor la Rivière le 20 Aout 2008

 

 

 

 

 

 

 

 

Concert à l'abbaye de Villelongue le 7 Aout 2005